Interview Liselotte BAEIJAERT
Les expériences désagréables nous arrivent à tous. La façon dont nous gérons ces expériences – positives ou négatives – détermine notre bonheur. « Les optimistes nés n’existent pas et la pensée négative est naturelle. C’est précisément la raison pour laquelle nous devons entraîner notre cerveau et cultiver le bonheur”, explique Liselotte Beaijaert, une bénévole de TADA depuis des années. Dans cette interview, elle donne des conseils pour changer la manière de fonctionner de votre cerveau. Avec à la clé, les sentiments de bonheur et de connexion!
Pourquoi nous nous concentrons sur le négatif
« Les pensées négatives sont naturelles”, déclare Liselotte Baeijaert, qui travaille comme coach à Ilfaro. « C’est le résultat de notre cerveau primitif ou reptilien, la partie la plus ancienne de notre cerveau qui fait que nous réagissons instinctivement aux situations. Dans le passé, le cerveau reptilien était essentiel à notre survie. Il veillait à ce que nous soyons vigilants dans les situations dangereuses, en fuyant, en nous battant ou en nous gelant au sens figuré. Aujourd’hui, ce cerveau reptilien est également utile. Si un camion vient vers nous, il est bon que nous nous sautions instinctivement. L’adrénaline que provoque une telle situation nous pousse à agir de manière incontrôlée, ce qui peut alors nous sauver la vie. »
Ce qui est ennuyeux, c’est que ce mécanisme se déclenche également lorsque notre vie n’est pas en danger. Si nous nous disputons avec un ami, si nous sommes stressés au travail ou frustrés, ce cerveau primitif se met en marche. « Non seulement c’est fatiguant pour notre corps, mais cela rétrécit aussi notre vision », explique Liselotte. « Nous avons l’impression d’être dans un tunnel, où nous ne voyons plus de solutions, ne pouvons plus penser de manière créative et agissons à contrecœur. Souvent, nous nous couchons le soir en nous inquiétant de ce qui n’a pas marché pendant la journée, au lieu de nous concentrer sur ce qui a bien marché. Le neuropsychologue américain Rick Hanson a écrit un livre à ce sujet, dans lequel il affirme que notre cerveau fonctionne comme du velcro pour les événements négatifs. Toutes les mauvaises choses qui arrivent restent dans nos têtes comme du velcro, tandis que toutes les bonnes choses glissent comme de l’eau sur une poêle en téflon. Réaliser que c’est ainsi que notre cerveau fonctionne est un premier pas pour changer votre façon de penser et votre vie. »
Les optimistes nés n’existent pas
Les gens sont parfois divisés en deux catégories: les optimistes et les pessimistes. « Mais les gens ne naissent pas optimistes ou pessimistes », dit Liselotte. « Enfant, j’étais moi-même une personne effrayée. J’ai grandi dans une famille avec des parents assez critiques, je n’ai donc pas développé la confiance en moi nécessaire pour être résiliente dans la vie. Ce n’est que plus tard dans la vie que j’ai commencé à réaliser que je pouvais consciemment m’entourer de camarades de classe ou de personnes qui ont une vision positive de la vie, de qui je pouvais m’inspirer. Je crois fermement que les gens deviennent ce qu’ils sont grâce aux personnes dont ils s’entourent. En Afrique du Sud, cela s’appelle aussi la philosophie Ubuntu.”
« Plus tard, j’ai aussi appris à voir que la pensée positive est une habitude que l’on peut apprendre: ‘Happiness is a habit’. C’est un choix que vous faites consciemment, en faisant attention à vos pensées et cela pour la vie. »
« Bien sûr, tous les jours ne peuvent pas être formidables. Si la vie est décevante, il est normal d’en être triste ou frustré. Mais en tant que coach, je pars du principe qu’un problème ou un sentiment n’est jamais le même jour et nuit, pendant des semaines. Il y a presque toujours un cadeau caché dans un revers: une idée précieuse ou une conséquence positive avec laquelle vous pouvez travailler. Un premier pas vers une pensée plus constructive consiste souvent à amplifier les choses ou les moments qui vont déjà bien. »