Privilèges dans l'éducation : une course inégale
En tant qu’enseignant.e ou animateur.trice dans la jeunesse, avez-vous conscience des privilèges dans l’éducation? Et quelle est la meilleure manière d’y faire face? Inspiré par une vidéo d’une école britannique, cet article vous donnera des idées utilisables immédiatement.
Une position de départ inégale
Imaginez: nous sommes jeudi après-midi et votre classe va faire du sport dans le parc pendant deux heures. Vous organisez une compétition de course à pied. Ces dernières semaines, les élèves ont travaillé dur au niveau de leur condition physique et ceux qui se sont le plus entraînés seront probablement récompensés pour cela aujourd’hui. « Hard work pays off », n‘est-ce pas? Mais que se passe-t-il si, sans que cela soit visible à l’œil nu, chaque enfant se voit attribuer une position de départ différente? Si l’on regarde de plus près, on constate que si certains bénéficient d’une avance de plusieurs mètres, d’autres sont envoyés en bout de ligne.
Le privilège blanc
Tout comme les positions des individus dans la société, les starting-blocks des étudiants dans l’éducation ne sont pas non plus alignés de manière nette. Plusieurs facteurs influent sur ce point. Quelques exemples:
- Les parents d’Aïsha ne parlent que le farsi, elle ne peut donc pas pratiquer le néerlandais ou le français à la maison, ni demander de l’aide pour ses devoirs. Le starting-block d’Aïsha se trouve à quelques mètres derrière celui d’Emma, dont la maman a comme langue maternelle le néerlandaise.
- Emma est créative et une artiste née. Mais sa mère étant seule, il ne reste plus beaucoup d’argent pour les sorties (de classe) au musée, au cinéma ou au théâtre. Par conséquent, le starting-block de départ d’Emma est également derrière celui de Jonas, dont les parents parlent français et néerlandais et gagnent tous deux bien leur vie.
Ces simples exemples nous montrent qu’il existe plusieurs causes qui conduisent au privilège éducatif. Cela crée une position de départ inégale pour de nombreux enfants. Tant la capacité économique des parents que la langue parlée à la maison, ainsi que les préjugés sur le genre, l’origine ou la religion, peuvent réduire les chances des enfants de réussir leur parcours scolaire.
« Les gens confondent souvent le privilège blanc avec la richesse, mais ce n’est pas le sujet. Il s’agit de ne pas avoir à vivre avec les conséquences… du racisme ».
Notre rôle
Alors comment pouvons-nous, en tant qu’enseignants et animateurs dans la jeunesse, réduire un peu plus l’écart entre les starting-blocks de nos élèves? Un premier pas dans la bonne direction est de prendre conscience de certains privilèges dans l’éducation.
Nous devons également réfléchir à nos propres privilèges. Ma position initiale dans la société détermine-t-elle la manière dont je peux comprendre et soutenir les expériences des enfants? Si votre starting-block se trouve quelque part à l’avant du peloton, les 180 degrés derrière vous constituent un angle mort assez important. De ce point de vue, il est parfois difficile de voir et de prendre en compte les différents points de départ des enfants.
Néanmoins, grâce à une meilleure prise de conscience, nous pouvons lentement nous rapprocher de l’égalité en matière d’éducation.
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